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Sorano du 13 au 23 novembre 2007

Un tramway nommé désir

De Tennesse Williams
Mise en scène Didier Carette

Création groupe Ex-Abrupto

 

Blanche ne sait pas s’adapter. Elle vit d’illusions, dans son monde noble et raffi né qui achève un inexorable déclin. Le monde nouveau qui pousse à la porte, pragmatique, brutal, avide de s’affi rmer, lui fait horreur. La réalité la suffoque, la vulgarité lui répugne. Comme un papillon éphémère happé par la lumière, elle se brûle les ailes, tombe, se relève. À bout de souffl e, à bout de vivre, elle saute dans le tramway nommé Désir, descend à mi-chemin de la station « Cimetière » et déboule chez sa soeur Stella, mariée à un ouvrier polonais, croyant trouver refuge au paradis de l’enfance. Mais c’est aussi la maison de Kowalski. Face à cet homme solide, concret, affamé de vie, de nourriture et de sexe, elle se retrouve au pied du mur.

Chez Tennessee Williams, entre Désir et Cimetière, la vie et la mort avancent sur les mêmes rails. Elia Kazan mit en scène Un tramway nommé Désir pour le théâtre avant de réaliser en 1951 la bombe cinématographique qui catapulta Marlon Brando au rang de star planétaire. Par sa façon de vriller progressivement la cruauté, comme un tournevis, par la perversion des sentiments, par la constante fuite en avant de la poésie et du rêve face à l’abus croissant de « réalité » quotidienne qui chaque jour menace de nous emporter comme une déferlante, ce drame, écrit en 1947, garde intacte une implacable puissance.

Blanche dit : Je ne veux pas de réalisme. Je veux de la féerie.

C’est à elle que nous penserons au moment d’attaquer le travail de mise en scène.

OUI, Blanche : oui à la féerie, aux songes, à la poésie, à la musique pour te faire danser, aux rires légers, à l’espoir d’évasion et à la ludique insouciance... Ouvrir la cage et oublier Brando. Vive l’utopie !