Dogs' Opéra
Texte et mise en scène Didier Carette
Création groupe Ex-Abrupto
Ballade musicale, sentimentale et théâtrale au cœur déjanté des Balkans
Un voyage hors saison, c'est de cela qu'il s'agit. Organisé par d’excellents guides, fiables, solides, connaissant le moindre nid-de-poule des contrées traversées. Lestés de quelques faiblesses, autant l’avouer : voyous, cupides, menteurs, voleurs, combinards, querelleurs, assassins sur les bords… Mais dotés de grandes qualités : accueillants, chaleureux, bons vivants, formidables musiciens et chanteurs. Voici Shkounbrievitch, appelé aussi le Grand Combinateur ou le Meilleur Ami du Quart-Monde, véritable père pour sa petite communauté ; fier d'avoir un cousin dans toutes les villes d'Europe, il sait toujours où "placer" les filles aînées bien roulées, les petits frères et soeurs débrouillards. Trop de bouches à nourrir ? Confiez-vous à lui, il sait vous écouter. Voici sa fille, la belle Gazelle - qu'il surveille de près - convoitée par tous les truands du quartier. Voici le policier (véreux) Tata-Pacha et son ami Hiram Burnam, oeil de velours, tueur au grand cœur, et puis la tendre Genka, reine du gang des Filles de la Nuit.
Prêts à embarquer avec ce petit condensé d'humanité ? Périple garanti sans ennui. A la rencontre d'un ailleurs proche, à contre-courant, contre-culture, à contre-temps. Nous voilà partis sur les routes déglinguées aux marges de l’Europe, du côté des Balkans. La tête dans le nuage de cendres des idéaux consumés, marchant sur le tapis de braises de guerres ethniques récentes, à l’heure des mafias toutes-puissantes et des trafics en tous genres. Cherchant la petite fleur qui, toujours, finit par pousser sur les tas de fumier.
Sous les étoiles, en plein soleil ou dans la boue, aire intemporelle, carrefour des chemins ignorés ou perdus, la scène est ouverte, prête à tout. Issus de nos rêves, voici les funambules de l'histoire*, les saltimbanques, les colporteurs des bas-fonds. Voici François Villon, indifférent au temps qui passe.
Nous rendrons hommage – en parcourant l’Opéra des Gueux écrit par John Gay en 1728, remanié et porté au succès planétaire par Brecht en 1928 avec l’Opéra de Quat’sous – en pensant à Dario Fo, qui unit les deux en 1980 sous le titre de Opera dello Sghignazzo (Opéra du ricanement) – en regardant les films de Kusturica – en évoquant les banlieues romaines de Pasolini – en aimant la musique tzigane – en lisant les journaux et en écoutant France-Info.
