TNT du 2 au 6 novembre 2005
Titanica
De
Sébastien Harrisson
Mise
en scène: Claude Duparfait
La robe
des grands combats Edmund C. Asher, Londres, 1968
L’action
se passe de nos jours en Angleterre. Cloîtrée entre les
murs fastueux de Buckingham Palace, la reine Virginia ourdit une
lugubre machination: toute à son obsession d’assainir le
royaume, elle entend exporter vers l’Argentine, sous couvert
d’échanges botaniques, les cadavres «impurs»
des victimes du sida. Les containers prévus à cet effet
s’alignent, soigneusement dissimulés, sur les docks où
rôde la cohorte des exclus. Parmi ceux-ci l’étrange
silhouette de Titanica, œuvre d’art vivante, enserrée
dans une robe de métal, emblématique de l’esprit
provocateur des années 60.
Âgé d’à
peine vingt-six ans, Sébastien Harrisson, jeune auteur
québécois encore peu connu en France, écrit
cette fresque convulsive comme une déclaration de guerre,
nourri des lectures de Shakespeare et Marlowe et des inquiétudes
contemporaines. «Je crois que l’art et le théâtre
portent encore une force subversive qui peut inciter au changement et
à l’évolution».
Conquis par
«l’écriture généreuse et foisonnante
de Harrisson» et par «la nécessité du
combat» dont procède Titanica, le comédien
et metteur scène Claude Duparfait conduit la troupe du
TNS à l’assaut d’une pièce qui évoque
à ses yeux «une sorte de déflagration des
Histoires» et ouvre aux spectateurs de multiples pistes:
«Comment agir? Comment être actif au monde? Comment
s’inscrire dans l’Histoire? Comment transmettre, ou
comment défendre ensemble, des principes de base d’une
vie en société, qui aujourd’hui semblent remis en
cause avec arrogance et mépris?» »