Théâtre du Grand Rond du 1er au 19 novembre 2005

Nous comparerons nos blessures

[Premier Amour, de S. Beckett, et Brèves d'amour, de L. Janvier]

de Samuel Beckett et Ludovic Janvier
mise en scène : André
Le Hir


« Eteignez votre poste et annulez vos rendez-vous », c’est ainsi que Didier Da Silva débutait son article de la Marseillaise en 97 lors de la création de ce spectacle, et on ne peut que souscrire sans réserve à cette introduction.
André Le Hir nous propose en alternance « Premier amour » de Samuel Beckett (les mardi et jeudi) et « Brèves d’amour » de Ludovic Janvier, auteur magnifique ami de Beckett (les mercredi et vendredi). Le samedi, c’est l’intégrale.
Outre la parenté évidente qui lie les deux univers, la beauté de ces textes où le rire s’épanouit au milieu des décombres, c’est bien le jeu de André le Hir qui donne à l’ensemble une force rare. Le théâtre est un art multiple mais sa magie résidera toujours dans ce lien mystérieux qui lie le public et le comédien et qui les fait fusionner le temps d’une représentation. Avec « Nous comparerons nos blessures » nous sommes au cœur de ce mystère, laissez vous embarquer par ce spectacle rare, vous ne le regretterez pas !

Le texte de Beckett est drôle à proportion qu’il est terrible, jubilation du langage, déclaration de guerre et d’amour. « J’associe à tord ou à raison mon mariage à la mort de mon père, dans le temps » , c’est ainsi que ce sublime texte débute.
Pour ce qui est de Janvier ce sont trois monologues d’amour et de solitude qui sont déposés aux creux de nos oreilles ; un promeneur, un fils et un chien battu en sont les « héros ».